mardi 31 janvier 2012

Accenteur mouchet

Accenteur mouchet

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 Prunella modularis
Prunella modularis
Classification (COI)
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Aves
Ordre Passeriformes
Famille Prunellidae
Genre Prunella
Nom binominal
Prunella modularis
(Linnaeus, 1758)
Statut de conservation UICN :
LC  : Préoccupation mineure
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'UICN.
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L'Accenteur mouchet (Prunella modularis) est l'une des deux espèces d'accenteurs vivant en France (l'autre étant l'Accenteur alpin).

Description

D'une taille d'environ 14-15 cm, l'accenteur mouchet est un oiseau discret, assez terne, avec le dos brun foncé rayé de noir et la tête de couleur gris bleuté. Son ventre gris peut le faire confondre avec une femelle moineau, mais ses flancs sont également rayés de noir. Celui que Buffon avait surnommé le « traîne-buisson » se tient souvent à ras du sol, caché dans les buissons et fourrés. Seule sa posture de chant, droit au sommet d'un arbre, permet de le repérer plus facilement. Son chant, mélodieux et aigu, rappelle celui du troglodyte mignon, mais sans les trilles caractéristiques.

Répartition géographique et habitat

On le trouve partout en Europe à l'exception de la partie sud de la péninsule Ibérique, de l'Italie et de la Grèce (sauf durant l'hiver). C'est un migrateur partiel qui occupe de nombreux habitats : forêts de conifères ou de feuillus, parcs, jardins, haies, y compris en ville.

Reproduction

Les accenteurs mouchets s'accouplent entre les mois d'avril et août. Ils sont polyandres1. Les ménages ont généralement 2 couvées de 4 à 5 œufs de couleur bleu clair. L'incubation dure 12 à 14 jours. Ils font un nid dans les buissons, dans les broussailles ou les épicéas. Les petits prennent leur envol à 12 jours.

Nourriture

Ils se nourrissent principalement de petits insectes et en hiver, ils mangent des baies et des graines. Ils aiment également les vers de terre.

Protection

L'Accenteur mouchet bénéficie d'une protection totale sur le territoire français depuis l'arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire2. Il est donc interdit de le détruire, le mutiler, le capturer ou l'enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu'il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, colporter, de l'utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l'acheter.

Sous-espèces

Cet oiseau est représenté par huit sous-espèces :
  • Prunella modularis euxina ;
  • Prunella modularis fuscata ;
  • Prunella modularis hebridium ;
  • Prunella modularis mabbotti ;
  • Prunella modularis meinertzhageni ;
  • Prunella modularis modularis ;
  • Prunella modularis obscura ;
  • Prunella modularis occidentalis.




Diaporama - Accenteur Mouchet

mercredi 25 janvier 2012

le Bourdon

Bourdon (insecte)

Bourdon
Nom commun ou
nom vernaculaire ambigu :
Le terme « Bourdon » s'applique en français à plusieurs taxons distincts. Page d'aide sur l'homonymie
Bombus pascuorum
Bombus pascuorum
Taxons concernés
Dans le vocabulaire commun, le mot bourdon désigne des insectes, sociaux ou solitaires, qui ressemblent aux abeilles dites « domestiques » (et productrices de miel).
Les scientifiques nomment « bourdon » uniquement des insectes jouant un rôle majeur pour la pollinisation de nombreuses plantes à fleurs de la strate herbacée. Ces bourdons appartenant à deux tribus d'une sous-famille (Bombinae) de la famille des Apidae. Cette famille des Apidae regroupe essentiellement des abeilles à vie sociale élaborée réunies1 en 3 sous-familles :
- un unique genre : Apis L, dont l'Abeille domestique (Apis mellifera L.)
  • les Meliponinae (distribution pantropicale), qui comptent 3 genres :
- Melipona llliger,
- Meliponula
- Trigona Jurine
  • les Bombinae qui sont constituées de deux tribus :
- les Bombini (bourdons européens, dont Bombus),
- les Euglossini (vivant en Amérique du Sud avec plusieurs genres : Euglossa Latreille, Eulaema Lepeletier, Eufriesea Cockerell, Exaerete Hoffmannsegg, Aglae Lepeletier & Serville) ; toutes sont non sociales et 2 genres sont parasites inquilins (Aglae et Exaerete Kimsey, 1987).

Bourdon Bumblebee.ogv
Vidéo d'un bourdon
Trompe à nectar
Dard (sur bourdon femelle)
Défécation d'un bourdon

Définition floue

Les abeilles et bourdons font partie de l'ordre des Hyménoptères. Le terme "bourdon" désigne en premier lieu les espèces du genre Bombus mais il est assez couramment appliqué aux plus gros membres de la famille des Apidae.
Cependant comme tout nom vernaculaire, la différenciation n'est pas toujours précise, et les termes d'abeille et de bourdon peuvent être attribués à la même espèce suivant les lieux, les époques et les traditions ; c'est ainsi que l'abeille charpentière est également parfois appelée bourdon noir.

Comportement

Ce sont des insectes sociaux. La reine qui seule passe l'hiver recherche au printemps une cavité naturelle ou un terrier de petit rongeur pour y bâtir un nid à l'aide de mousse, de poils, de feuilles, d'herbe et y pond ses premiers œufs dans des cellules de cire. Là les larves se transforment en nymphes puis en ouvrières stériles qui continueront le développement de la colonie en butinant pour la nourrir de nectar et de pollen. À la fin de l'été une couvée donnera naissance à de nouvelles reines qui devront passer l'hiver et recommencer le cycle. Généralement, les bourdons ne sont pas des insectes agressifs. Ils ne piquent que par autodéfense quand ils se sentent menacés ou quand on dérange leur "nid". Les bourdons sont de grands pollinisateurs et sont essentiels pour la biodiversité et sont même utilisés dans les serres de fraisiers, tomates, etc... dans le cadre de l'agriculture raisonnée.

Espèces de bourdons

Bourdon fébrile (Bombus impatiens Cresson)
Parmi les différents bourdons familiers des pays d'Europe, on distingue :
Pour une liste plus complète, voir
Article détaillé : Bombus.
.

Certains mâles d'abeilles sociales sont appelés faux-bourdons.

Pathologies

Les bourdons, notamment en fin de vie, sont fréquemment parasités par des acariens (parasites externes et/ou internes), dont des acariens spécialisés de la famille des Podapolipidae2.

État des populations, menaces

Comme beaucoup d'insectes et en particulier de pollinisateurs (papillons et abeilles notamment), le bourdon semble affecté par une rapide dégradation de l'environnement depuis quelques décennies.
Certaines espèces régressent beaucoup moins que les abeilles, d'autres ont localement disparu.
Les bourdons n'ont pas fait l'objet de nombreuses études, mais, au Royaume-Uni, une équipe3 a montré à partir de données des années 1980, que sur 19 espèces de bourdons autrefois communes, seules six demeurent fréquentes. D'autres ont localement disparu et sont ailleurs en forte régression ; à titre d'exemple, Bombus sylvarum aurait perdu 90 % de ses effectifs au XXe siècle, ne survivant plus que dans les zones où des prairies extensives ont été sauvegardées.

Initiatives pour la sauvegarde des bourdons

  • Un Observatoire des Bourdons4, porté par le Muséum National d'Histoire Naturelle, l'association Asterella et Tela Insecta », a vu le jour en 2008. Il propose au grand public d'aider les scientifiques à suivre la biodiversité en comptant les bourdons dans son jardin. Merci de les aider en participant dès maintenant ! Fin 2010, plus de 750 personnes participent activement à ce réseau.
  • Des nids à bourdons (à enterrer dans le sol) sont vendus dans le commerce par des sociétés spécialisées, notamment en Allemagne.
  • De nombreuses ONG contribuent à sensibiliser le public à l'importance de ne pas utiliser de pesticides dans le jardin, manger bio et conserver des bandes fleuries pour les pollinisateurs, dont le bourdon.
  • Des initiatives internationales scientifiques émergent aussi, encouragées par le déclin brutal et très important des populations d'abeilles et de nombreux papillons dans les zones d'agriculture intensive, puis sur de vastes territoires. Certaines portent sur une échelle mondiale, comme le projet élaboré dans le cadre de la convention pour la biodiversité (ex. : le programme Pollinators5) ou sur des échelles supranationales telles qu'européennes (European Pollinator Initiative6)

Pigeon Ramier dans un arbre


Pigeon ramier

Aide à la lecture d'une taxobox Pigeon ramier
 Columba palumbus
Columba palumbus
Classification (COI)
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Aves
Ordre Columbiformes
Famille Columbidae
Genre Columba
Nom binominal
Columba palumbus
Linnaeus, 1758
Statut de conservation UICN :
LC  : Préoccupation mineure
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'UICN.
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sont disponibles sur Commons
Détail de la tête d'une palombe.
Détail des serres d'une palombe.
Le Pigeon ramier (Columba palumbus) ou palombe est la plus grande (entre 460 à 570 grammes, envergure de 75 à 80 centimètres et une longueur de 40 à 42 centimètre) et la plus commune des espèces de pigeons européens. Il est répandu aussi bien en forêt que dans les espaces urbains et ruraux. La colonisation des grandes villes est plus récente que celle faite par le pigeon biset. Dans les grandes villes, et à Paris notamment, ces oiseaux nichent fréquemment dans les jardinières des balcons ou des terrasses où ils pondent deux œufs. Ils reviennent au nid initial de génération en génération sur des dizaines d'années.
Les populations ouest-européennes du pigeon ramier sont erratiques et sédentaires, tandis que les populations du nord et de l'est sont migratrices. La population britannique ne quitte son île qu'exceptionnellement à l'occasion, rarissime, d'un enneigement prolongé.
Les populations migratrices au long cours franchissent les Pyrénées pour hiverner dans la péninsule Ibérique, où elles s'alimentent de glands dans la « dehesa ». Ce sont ces populations longues migratrices qui supportent l'essentiel de la pression de chasse lors de leur migration à l'automne et, depuis quelques années, dans leur stationnement hivernal. Elles sont en forte diminution, tandis que les populations « erratico-sédentaires » semblent se maintenir ou progresser.

Précisions

La dénomination vernaculaire des pigeons est assez confuse sur le territoire français. On relève notamment :
  • Columba palumbus (pigeon ramier) = « palombe » dans le sud-ouest de la France et également désormais dans le sud-est où l'ancienne dénomination « biset » a pratiquement disparu en référence à cette espèce.
  • Columba œnas (pigeon colombin) dit pigeon « ramier » ou pigeon des champs ou « rouquet » dans le sud-ouest.
  • Columba livia (pigeon biset) dit pigeon de roche, pigeon commun, pigeon domestique, pigeon des villes, celui des pigeonniers et des falaises à l'état sauvage (« rock pigeon » ou « rock dove » en anglais).

Le plumage

Le plumage est épais, mais fragile. Le moindre choc peut lui enlever des plumes ou du duvet. Mais cela peut lui être d’une grande utilité, surtout lors de contacts avec ses principaux prédateurs. Le principal ennemi naturel est l’autour, et on sait que celui-ci attaque par-dessous, en plantant ses griffes dans le poitrail par un très rapide retournement du corps. La plupart du temps, l’autour repart avec simplement une bonne poignée de plumes entre ses serres.
La robe du ramier est d’un bleu clair grisé tout en nuances. Le poitrail part d’un rose pâle et tire vers le blanc lorsqu’on se rapproche de la queue. Celle-ci est longue et porte des barres noires à son extrémité, sur la face ventrale.
Le cou est orné d’un collier blanc non fermé dont les bords virent au vert sombre et au pourpre. Ce collier n’apparaît qu’à partir de 6 à 8 semaines. C’est un bon moyen pour différencier un très jeune individu d’un adulte. Par contre, dès que l'oiseau porte ce collier, il est plus délicat de déterminer son âge.
Le critère qui sépare à coup sûr les oiseaux de première année des oiseaux plus âgés est la présence d’un liseré marron clair sur certaines plumes des ailes et plus particulièrement les plumes qui recouvrent les grandes rectrices.
Un bon critère de différenciation lorsque la mue post juvénile est terminée, est la couleur de l’iris et de la base du bec qui sont gris bleutés pour les jeunes ramiers. La pointe du bec est d’un blanc jaunâtre et les pattes sont rose mauve ou gris bleu avec des marques pourpres.
Les plus vieux individus ont un iris jaune citron pâle ou jaune sulfureux, la base du bec devient rose rouge, pourpre ou rouge vif, la pointe du bec jaune vif ou jaune orangé et les pattes rouge pourpre profond ou rouge foncé.
La mue du manteau n’est jamais complète. En effet, on pourra retrouver des individus avec des séries de plumes neuves séparées par des vieilles plumes de l’année précédente. Les chasseurs qui élèvent des ramiers en captivité provoquent souvent la mue en leur arrachant les plumes, surtout celles de la queue qui ont tendance à s'abîmer dans les volières.
Il n'y a pas de dimorphisme sexuel.
Les petits ramiers ne ressemblent pas à l'adulte : -Ils ne possèdent pas de tache blanche sur la nuque et sont nus excepté quelques "poils" . Les bébés pigeons ont des pattes plutôt roses et un bec aplatis et plutôt gros pour la taille des petits.

Comportement

Social

Le pigeon ramier est un oiseau très grégaire notamment sur les lieux d'alimentation et les dortoirs mais cela en dehors de la période de reproduction. Des observations font état de rassemblements de plus de 100 000 individus, peut-être plus. Les dortoirs sur les sites d'hivernage rassemblent bien souvent plusieurs milliers d'oiseaux.
Pendant la reproduction qui se situe de mars à juillet, le ramier mène en effet une vie essentiellement familiale, partagée entre le couple et la progéniture, vie que l'on pourra donc opposer au reste de l'année où il vit en société. Une femelle protégeant son nid peut devenir le plus dangereux oiseau qui soit pour les humains. Les biologistes travaillant près des nids portent des vêtements de protection pour se prévenir de leurs attaques sanglantes.
Comme beaucoup d'animaux, les regroupements qui créent un effet de masse assurent sa défense contre les prédateurs.
C'est ensemble que les ramiers se lèvent le matin pour aller chercher leur nourriture et s'abreuver, c'est ensemble qu'ils feront leur sieste, côte à côte perchés.

Alimentation

Le régime du pigeon ramier est essentiellement constitué de matière végétale (feuilles vertes, baies, bourgeons, fleurs, racines et graines) mais des invertébrés sont consommés occasionnellement. L'alimentation se déroule principalement au sol par picorage mais elle peut également s'effectuer dans les arbres, les oiseaux se montrant alors d'une rare agilité. Au sol, l'alimentation a souvent lieu en groupe dans lequel il règne une véritable hiérarchie. Les oiseaux dominants se trouvant au centre du groupe se nourrissent plus rapidement que les subordonnés placés, eux, en périphérie.
Il a été observé que la plus grande quantité de nourriture est prise en fin d'après-midi[réf. nécessaire].
 % ration quotidienne HORAIRES
  06h00- 09h00 09h00 - 12h00 12h00 - 15h00 15h00 - 18h00
sauvages 8,5 12,7 8,8 70,0
captivité 11,2 16,5 8,8 63,5
Le comportement des oiseaux est cependant fortement dépendant de la période de l'année et de la nature des cultures exploitées. En effet, en hiver, le ramier va passer 95 % de sa journée à chercher sa nourriture alors qu'en automne et en été ce pourcentage tombe à 10 % dans les champs de céréales[réf. nécessaire]. Cela est dû à la différence de valeur énergétique des aliments consommés : plus la nourriture est riche et abondante, moins les oiseaux ont besoin de temps pour obtenir leur ration quotidienne.

Reproduction

Œuf de Pigeon ramier – Muséum de Toulouse
Les pigeons ramiers sont monogames.
Les couples se forment jusqu'à la disparition d'un des deux partenaires. La maturité sexuelle est atteinte dès la seconde année de vie. Les nids sont installés hauts dans les arbres, à la division de plusieurs branches. Les territoires sont défendus par les mâles. Plus la densité de population est forte et plus les territoires sont réduits.
Les jeunes ramiers sont nourris au début de leur vie avec du « lait de jabot ». Ce « lait » est une formation légèrement caséeuse (caséine : protéine du lait) sécrétée par l'épithélium glandulaire du diverticule œsophagien, c'est-à-dire le jabot. Il est composé de 65 à 85 % d'eau, de 13 à 19 % de protéines, de 7 à 13 % de matières grasses et 1,5 % de sels minéraux[réf. nécessaire]. Il contient aussi des vitamines A, B1 et B2, un peu de calcium mais pas de glucides contrairement à celui des mammifères[réf. nécessaire].
Après 15 jours « d'allaitement », ce lait n'est plus composé que de 20 % de matière nourrissante[réf. nécessaire]. Ce qui n'est plus fourni par le lait de jabot est remplacé par des aliments végétaux légèrement prédigérés par les parents. Les jeunes font régurgiter les parents en stimulant le fond de la gorge parentale à l'aide de leur bec, beaucoup plus aplati que celui des parents (certains le comparent même à un bec de « pélican »… [réf. nécessaire]).

Il a été démontré, à partir d'individus bagués, que les jeunes avaient tendance à revenir nicher sur leur lieu de naissance.

Parade nuptiale

La parade aérienne des pigeons ramiers est proche de celle des autres membres de la famille des Colombidés et se déroule en 3 phases :
  • le mâle monte dans les airs lentement sur 20 à 30 mètres,
  • il semble s'arrêter puis bascule en battant très rapidement des ailes pour laisser entendre des claquements très caractéristiques,
  • enfin, il plonge sur 7 à 8 mètres les ailes ouvertes à l'horizontale et la queue bien étalée.
Ce cycle peut être renouvelé jusqu'à 5 fois avant que les oiseaux ne se décident à se poser.

Dortoirs

Le pigeon ramier aime, en dehors de sa période de reproduction, à se retrouver en larges bandes et à se réunir sur des dortoirs communs pour passer la nuit.
Ces dortoirs sont choisis en fonction de paramètres comme la hauteur des arbres, la densité du feuillage qui doit laisser la vue du sol, la fréquentation de la zone par l'homme et les prédateurs.
Ces dortoirs peuvent être parfois éloignés des zones d'alimentation. Un cas a été signalé où les ramiers parcouraient 65 km aller et retour deux fois par jour (un pour la sieste et l'autre pour la nuit). En général, compte tenu de la « loi du moindre effort alimentaire» qui régit le monde animal, les ramiers préfèrent s'installer dans des secteurs où les ressources sont suffisamment proches des dortoirs.
Il est évident que ces rassemblements attirent les prédateurs. Les ramiers ont mis au point une technique consistant à se regrouper d'abord jusqu'à la nuit sur un « pré-dortoir », et au dernier moment, quasiment dans l'obscurité, à passer rapidement sur le vrai dortoir, laissant derrière les indésirables.
L'hiver, la population urbaine aime dormir dans les parcs et les jardins des villes où les individus se sentent bien protégés et où ils peuvent gagner 1 ou 2 degrés par rapport à la campagne, une économie d'énergie non négligeable dans une telle période.

Nidification

Il y a des variations considérables concernant la saison de reproduction selon les régions. Par exemple, les populations urbaines de Grande-Bretagne commencent à nicher à partir de mi-février alors que leurs congénères ruraux commencent un à deux mois plus tard. Les différences entre les régions sont souvent dépendantes de l'accès à la nourriture: en Afrique du Nord, les pontes commencent en mai-juin, aux Açores de mai à juillet alors qu'en Europe Centrale, elles ne débutent pas avant la mi-avril.
Les nids sont généralement installés assez haut dans les arbres, dans une fourche, rarement au sol ou dans une haie basse. Un même nid peut être utilisé pour plusieurs pontes et au cours de plusieurs années. Ce nid est une vague plate-forme de 17 à 26 cm de diamètre, composée de brindilles assez grossières. Les œufs sont en général d'une taille de 41 x 29 mm, de couleur blanche, et pèsent en moyenne 18,5 g. Comme pour le plupart des colombidés en France, la ponte est composée généralement de 2 œufs, parfois 1 seul, mais rarement plus.
Théoriquement, dans des zones non perturbées et sans prédateurs, les ramiers peuvent effectuer trois pontes par an. Il y a généralement deux couvées pour la plupart des couples, et les secondes couvées sont souvent des couvées de remplacement.
L'incubation dure 17 jours en moyenne et est assurée par les deux parents à tour de rôle, le mâle ne couvant qu'un tiers de la durée de la journée, et généralement de 10 h à 17 h.
Les jeunes naissent dans un état de développement incomplet et nécessitent donc d'être couvés encore au moins 7 à 8 jours de plus. Les petits sont nourris avec du lait de jabot plusieurs fois par jour au début, puis seulement deux fois par jour au bout de 8-10 jours par chacun des parents.
Les jeunes ramiers sont indépendants à partir de 20 à 35 jours.

Vocalisations

Le pigeon ramier roucoule.
Il existe des variations non négligeables d'un individu à l'autre au niveau du timbre de la voix, du rythme et de la durée du chant. De plus, le chant du mâle est plus guttural que celui de la femelle, dont les vocalisations sont plus douces et assez sporadiques.

Habitat

Carte de répartition du Pigeon ramier
Le pigeon ramier est capable de résister à des conditions météo telles que la pluie, le froid ou une forte humidité mais supporte mal la chaleur torride, l'aridité, le gel prolongé et l'enneigement au sol. On le retrouve donc sous les latitudes moyennes de toute l'Europe occidentale qui sont d'un climat tempéré. On retrouve quelques nichées, mais de manière marginale, dans les steppes et les zones méditerranéennes.
À l'origine, son habitat était essentiellement forestier, mais ce milieu sera d'autant mieux colonisé s'il est bordé d'espaces dégagés mis en culture ou si la forêt est parsemée de clairières cultivées. Mais cette espèce s'adapte très facilement à des changements climatiques et à des modifications de son environnement.
On pourra trouver des nichées au-dessus de 1500 mètres dans les Alpes et entre 1500 et 3000 mètres dans l'Himalaya en été, pourtant l'espèce est censée éviter les zones rocheuses de montagne.
Les bois de frênes, de chênes et d'aulnes et les jeunes plantations de conifères sont volontiers utilisés pour nicher.