Sittelle torchepot |
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Sittelle torchepot Sitta europaea

Sitta europaea
Un individu de la sous-espèce Sitta europaea caesia photographié dans le Kent (Royaume-Uni).
Règne | Animalia |
---|---|
Embranchement | Chordata |
Classe | Aves |
Ordre | Passeriformes |
Famille | Sittidae |
Genre | Sitta |

LC : Préoccupation mineure
Ce passereau se nourrit principalement d'insectes, notamment de chenilles et de coléoptères qu'il trouve sur les troncs et les branches des arbres. En automne et en hiver, son régime est complété de fruits secs et de graines. L'espèce visite volontiers les mangeoires à oiseaux. Cette sittelle fait souvent des réserves de nourriture, en cachant, par exemple, des graines dans l'écorce des arbres. La Sittelle torchepot vit en couples territoriaux en période de reproduction. Le couple fait son nid dans un trou d'arbre, souvent un ancien nid de pic, ou parfois dans une cavité naturelle. Si l'entrée est trop large, la femelle en maçonne l'entrée avec de la boue, pratique qui lui vaut son nom de « torchepot ». La ponte compte six à neuf œufs blancs, tachés de brun. La femelle couve seule durant deux semaines ou davantage, étant alors nourrie par le mâle. Après l'éclosion, les deux parents alimentent les jeunes, presque exclusivement d'insectes, et n'élèvent généralement qu'une couvée par an. En dehors de la saison de reproduction, c'est une espèce très sociable qui se joint volontiers à des volées mixtes d'alimentation. Son principal prédateur naturel est l'Épervier d'Europe (Accipiter nisus).
La Sittelle torchepot peuple toute l'Eurasie tempérée et quelques localités des montagnes marocaines. Ses habitats privilégiés sont les forêts mixtes ou de feuillus avec de grands et vieux arbres, notamment des chênes, mais on l'observe aussi communément dans les parcs et les grands jardins. Elle vit jusqu'à 1 500 mètres d'altitude en Europe et Asie tempérées. Si le Congrès ornithologique international reconnaît quinze sous-espèces, on en distingue parfois jusqu'à plus de vingt. Elles peuvent être classées en trois groupes ; les oiseaux de l'Ouest de l'aire de répartition ont les parties inférieures orange chamoisé avec la gorge blanche, ceux du Nord de l'Europe et jusqu'en Russie ont les parties inférieures blanches et ceux encore plus à l'est sont similaires aux ouest-européens, sans la gorge blanche. La Sittelle de Sibérie (S. arctica), est parfois reconnue comme espèce proche mais distincte, ou parfois considérée comme sous-espèce de S. europaea. La Sittelle torchepot jouit d'une aire de répartition extrêmement vaste et ses effectifs importants sont globalement stables ; l'Union internationale pour la conservation de la nature considère donc cet oiseau comme de « préoccupation mineure ».
Sommaire
Description
Plumage et mensurations
Un individu de la sous-espèce Sitta europaea caesia en vol, en Allemagne.
Article détaillé : Liste des sous-espèces de la Sittelle torchepot.
Une femelle de la sous-espèce S. e. europaea, en Suède. Noter le sourcil brunâtre.
Espèces similaires
Dans la plus grande partie de son aire de répartition, la Sittelle torchepot est la seule sittelle présente. Dans le Sud-Est de l'Europe et le Sud-Ouest asiatique, la Sittelle des rochers (S. tephronota) et la Sittelle de Neumayer (S. neumayer) peuplent les milieux rocailleux, sont plus grandes et plus pâles que l'espèce eurasiatique et n'ont pas de points blancs sur la queue. Dans la même zone, la Sittelle de Krüper (S. krueperi) est plus petite, avec une calotte sombre et une grande tache rousse sur la poitrine. Dans le Sud-Ouest de la Chine, la Sittelle des Naga (S. nagaensis) est très semblable à la torchepot, mais a les parties supérieures plus foncées, a moins de blanc sur la face et a des parties inférieures plus grisâtres3. La Sittelle de Sibérie (S. arctica) était autrefois considérée comme sous-espèce de la Sittelle torchepot mais en diffère assez nettement, étant plus grande, pâle, avec un trait oculaire plus court et moins épais, un bec plus long et au culmen droit, et plus de blanc dans la queue que n'importe quelle autre sous-espèce5.- Autres sittelles dont l'aire de répartition chevauche celle de la Sittelle torchepot
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Sittelle des rochers (S. tephronota).
-
Sittelle de Neumayer (S. neumayer).
-
Sittelle de Krüper (S. krueperi).
-
Sittelle des Naga (S. nagaensis).
-
Sittelle de Sibérie (S. arctica).
Écologie et comportement
Voix
La Sittelle torchepot est un oiseau aux cris sonores, qu'on entend à longueur d'année6 ; elle est souvent d'abord repérée à sa voix. Son répertoire est varié, et comprend un simple zit aigu ou ziit plus étiré lorsque l'oiseau est en quête de nourriture, « un tuit énergique, très sonore, ou tchuit vaguement montant, souvent répété en groupes brefs avec de courtes pauses » si l'oiseau est excité ou en guise de cri d'alarme7. Le chant est variable, mais toujours sonore et constitué d'une lente série de sifflements clairs, légèrement modulés8,7. Ils peuvent être montants en « vuih, vuih, vuih, vuih…, ou descendants viiu, viiu, viiu, viiu…, ou en trille rapide, vivivivivivivi… à sonorité claire »7,6. Quelques sonagrammes de cris et de chants de la Sittelle de Sibérie (S. arctica) sont publiés en 19969, et la voix est décrite comme « différant nettement » de celle de la torchepot, mais sans précision supplémentaire10,11.Nourriture
Une Sittelle torchepot à une mangeoire.
La Sittelle torchepot fait des réserves de nourriture tout au long de l'année mais surtout en automne. Elle coince des graines dans l'écorce des arbres, parfois dans des murs ou au sol, et les cache à l'aide de lichen, de mousse ou de morceaux d'écorces. Les populations de Sibérie cachent des graines de Pin nain de Sibérie (Pinus pumila), parfois assez pour durer toute une année2. La Sittelle torchepot peut aussi cacher du pain, ainsi que des chenilles ou d'autres larves après les avoir martelées du bec pour les immobiliser15. Ces réserves sont une stratégie de long terme, et sont utilisées par temps froid, quand la nourriture se fait rare, jusqu'à trois mois après la cache. Les oiseaux utilisant des réserves ont une meilleure survie que les autres16. On a observé que les oiseaux évitaient d'utiliser leurs cachettes dans des conditions relativement bénignes, préférant les réserver pour les périodes les plus rudes17. Certaines de ses réserves n'ayant pas été consommées, il arrive que des tournesols ou des noisetiers se mettent à pousser sur des murs fendus ou sur l'écorce d'un arbre18. Les productions de faînes par les frênes sont très variables d'une année sur l'autre, et là où cet arbre représente une importante source de nourriture, le taux de survie des adultes n'est pas affecté lors des mauvaises saisons, alors que le nombre de juvéniles chute en automne, ceux-ci mourant de faim ou d'épuisement à force de se déplacer19. Des tendances similaires ont été observées là où le noisetier est l'espèce prédominante20.
Reproduction
Une Sittelle torchepot à l'entrée de son nid, au Royaume-Uni.
Un œuf de Sittelle torchepot.
Les jeunes au nid sont nourris par les adultes, qui repartent souvent en emportant un sac fécal.
Prédateurs et parasites
Le Pic épeiche (Dendrocopos major), répandu en Eurasie
et qui fournit des sites de nidification aux sittelles, peut aussi être
un prédateur important des nids de la Sittelle torchepot.
L'Étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris) peut s'approprier le nid de la Sittelle torchepot, surtout lorsque le nid est haut placé, réduisant son succès reproducteur36. La Perruche à collier (Psittacula krameri), espèce introduite en Europe, peut aussi concurrencer cette sittelle pour l'accès au nid, mais les perruches ont plutôt tendance à habiter les bois fragmentés des villes quand les sittelles privilégient les grands peuplements de vieux chênes, ce qui limite la compétition. Une étude menée en Belgique en 2010 a conclu que ces oiseaux ne posaient pas de problèmes trop graves aux sittelles et que leur abattage n'était pas nécessaire37.
L'acarien Ptilonyssus sittae est connu pour parasiter les cavités nasales de la Sittelle torchepot38,39. Parmi les vers intestinaux, on compte les nématodes Capillaria parusi, Aonchotheca longifilla40 et Aonchotheca caudinflata41. L'espèce est aussi l'hôte d'acanthocéphales comme Mediorhynchus micracanthus et de cestodes comme Anonchotaenia globata, Orthoskrjabinia bobica, Capiuterilepis naja, Hymenolepis clerci et Passerilepis passeris41. Parmi les trématodes trouvés chez S. europaea, on recense Platynosomum ventricosum, Echinochasmus beleocephalus, Laterotrema vexans, Mosesia caprimulgi, Urogonimus macrostomum, Leucochloridium phragmitophila, Plagiorchis elegans, Plagiorchis maculosus et Prosthogonimus ovatus41. De petites études en Slovaquie et en Espagne n'ont pas décelé de parasites sanguins, mais des prospections plus grandes réalisées en Espagne ont montré que cette sittelle pouvait être infectée par Plasmodium42,43,44. Haemoproteus sittae, protozoaire sanguin initialement décrit chez la Sittelle à poitrine blanche (Sitta carolinensis)45, parasite aussi la Sittelle torchepot46.
Répartition et habitat
Distribution et déplacements
Répartition de l'espèce en saumon foncé. En noir, la répartition de la Sittelle de Sibérie, autrefois considérée comme une sous-espèce de la torchepot.
Carte de répartition des différentes sous-espèces de la Sittelle torchepot en Asie ainsi que de la Sittelle de Sibérie (S. arctica)11 :
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Habitat
Une ancienne forêt décidue, Epping Forest (Royaume-Uni), habitat propice à la Sittelle torchepot en Europe.
Systématique
Taxinomie
Dessin accompagnant la description originale de Sitta caesia Wolf, 181048.
Le nom du genre dérive du grec ancien σίττη (sittè), trouvé dans l'Histoire des animaux d'Aristote, et peut-être dérivé du chant de la Sittelle torchepot ou plus probablement de la Sittelle de Neumayer (S. neumayer). Par la suite, de très nombreux taxons aujourd'hui considérés comme sous-espèces ou comme synonymes de S. europaea sont décrits, à commencer par S. europaea caesia, la sous-espèce aux parties inférieures chamoisées et à la gorge blanche peuplant l'essentiel de l'Europe de l'Ouest, décrite dès 1810 par l'ornithologue allemand Johann Wolf48. Dans le découpage en sous-genres du genre Sitta, peu utilisé, la Sittelle torchepot est placée dans Sitta (Sitta) Linnaeus, 175850. La Sittelle torchepot forme une super-espèce avec la Sittelle de Sibérie (S. arctica), la Sittelle des Naga (S. nagaensis), la Sittelle du Cachemire (S. cashmirensis), la Sittelle indienne (S. castanea), la Sittelle de Blyth (S. cinnamoventris) et la Sittelle d'Indochine (S. neglecta), et les formes qui la composent se remplacent géographiquement les unes les autres à travers l'Eurasie3. La Sittelle de Sibérie (S. arctica) était jusqu'en 2006 généralement considérée comme une sous-espèce de la torchepot mais elle vit pourtant partiellement en sympatrie avec Sitta europaea sans s'hybrider (ou très peu) pour autant11,51.
Plus généralement tous les taxons formant le « groupe europaea » ne sont pas toujours reconnus comme espèces à part entière. Le groupe de sous-espèces « caesia », peuplant une grande partie de l'Europe jusqu'au Moyen-Orient, est parfois considéré comme distinct du groupe « europaea » (de Scandinavie et de Russie) avec une zone d'hybridation importante de la Baltique à la mer Noire52.
Sous-espèces
Article détaillé : Liste des sous-espèces de la Sittelle torchepot.
De nombreuses formes ont été décrites chez la Sittelle torchepot, et
leur validité en tant que sous-espèce est fluctuante, avec parfois plus
d'une vingtaine reconnues. Elles sont regroupées en trois groupes : S. e. caesia, aux parties inférieures chamoisées mais à la gorge blanche, d'Europe, d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, S. e. europaea aux parties inférieures entièrement blanches, de Scandinavie, de Russie, du Japon et du Nord de la Chine et S. e. sinensis aux parties inférieures entièrement chamoisées, du Sud et de l'Est de la Chine et de Taïwan.
Ces groupes auraient pu être isolés les uns des autres jusqu'à
récemment, mais des oiseaux d'apparences intermédiaires se rencontrent
aux zones de chevauchement. Selon le Congrès ornithologique international (version 6.4, 2016)53 et Alan P. Peterson54 il existe vingt-et-une sous-espèces :- Sitta europaea caesia Wolf, 1810, de l'Ouest et centre de l'Europe ;
- Sitta europaea europaea Linnaeus, 1758, du Nord et de l'Est de l'Europe ;
- Sitta europaea hispaniensis Witherby, 1913, de la péninsule Ibérique et du Maroc ;
- Sitta europaea cisalpina Sachtleben, 1919, de Suisse, Croatie, Italie et Sicile ;
- Sitta europaea levantina Hartert, 1905, du Sud de la Turquie, Nord de la Syrie et Nord du Liban ;
- Sitta europaea persica Witherby, 1903, du Sud-Est de la Turquie, Nord de l'Irak et Ouest de l'Iran ;
- Sitta europaea caucasica Reichenow, 1901, du Nord-Est de la Turquie jusqu'au Sud-Ouest de la Russie ;
- Sitta europaea rubiginosa Tschusi & Zarudny, 1905, du Nord de l'Iran et Azerbaïdjan ;
- Sitta europaea asiatica Gould, 1835, dans le centre et l'ouest du Sud de la Sibérie, du nord du Kazakhstan à l'Ouest de la Mongolie ;
- Sitta europaea baicalensis Taczanowski, 1882, de l'est de la Sibérie au centre de la Mongolie ;
- Sitta europaea albifrons Taczanowski, 1882, du Nord-Est de la Sibérie et Nord des îles Kouriles ;
- Sitta europaea sakhalinensis Buturlin, 1916, de Sakhaline ;
- Sitta europaea takatsukasai Momiyama, 1931, du centre et du Sud des îles Kouriles ;
- Sitta europaea clara Stejneger, 1887, du Sud des îles Kouriles et à Hokkaidō (Japon) ;
- Sitta europaea hondoensis Buturlin, 1916, de Honshū au Nord de Kyūshū (Japon) ;
- Sitta europaea amurensis Swinhoe, 1871, du Sud-Est de la Sibérie, Corée, centre et Sud du Japon et du Hebei jusqu'au Nord-Est de la Mandchourie ;
- Sitta europaea roseilia Bonaparte, 1850, du Sud de Kyushu ;
- Sitta europaea bedfordi Ogilvie-Grant, 1909, de Jeju-do ;
- Sitta europaea seorsa Portenko, 1955, du Nord-Ouest de la Chine ;
- Sitta europaea sinensis J. Verreaux, 1871, du centre-Nord et Est de la Chine ;
- Sitta europaea formosana Buturlin, 1911, de Taïwan
Hybrides observés
Différentes sous-espèces de la Sittelle torchepot peuvent s'hybrider quand leurs aires de répartition entrent en contact, voire avec d'autres espèces proches. Par ordre alphabétique, on a notamment observé les hybrides suivants52 :- Sitta (europaea) caesia × Sitta europaea europaea, quand Sitta (europaea) caesia est considérée en tant qu'espèce à part entière, est un hybride fréquent dans la nature (de la mer Baltique à la mer Noire) ;
- Sitta cashmirensis × Sitta (europaea) sinensis, hybride observé en captivité pour deux espèces aux répartitions disjointes ;
- Sitta castanea × Sitta (europaea) sinensis, hybride observé en captivité pour deux espèces aux répartitions disjointes ;
- Sitta europaea europaea × Sitta (europaea) sinensis, quand Sitta (europaea) sinensis est considérée en tant qu'espèce à part entière, hybride fréquent dans la nature (Nord-Est de la Chine) et correspondant peut-être à la sous-espèce Sitta europaea amurensis ;
- Sitta nagaensis × Sitta (europaea) sinensis, hybride supposé, mais probablement fréquent (Sud de la Chine), et correspondant peut-être à la sous-espèce Sitta nagaensis montium.
Phylogénie
Extrait de la phylogénie des sittelles selon Pasquet et al. (2014)55 : |
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La Sittelle torchepot et l'homme
Dans la culture
Dans l'Edda poétique, recueil de poèmes du XIIIe siècle sur la mythologie nordique, un poème narre l'histoire d'un jeune aventurier, Sigurth, qui allié au nain Regin, tue le dragon Fafnir. Il absorbe un peu de sang du dragon et se met alors à comprendre le langage des sittelles autour de lui. Elles le préviennent de la traîtrise du nain qui veut le tuer pour s'emparer seul du trésor du dragon. Sigurth tue alors Regin puis, guidé par les sittelles, se rend au siège du royaume avec le trésor, où il épousera une belle princesse56.Le naturaliste français Georges-Louis Leclerc de Buffon rapporte et commente dans son Histoire naturelle un commentaire de Pierre Belon à propos des relations entre les partenaires sittelles : « « Les paysans ont observé, dit Belon, que le mâle bat sa femelle quand il la trouve qu'elle s'est départie de lui, dont ils ont fait un proverbe pour un qui se conduit sagement en ménage, qu'il ressemble au torche-pot » mais quoi qu'il en soit de la sagesse des maris, je ne crois point que, dans ce cas particulier, celui-ci ait la moindre intention de battre sa femme; je croirais bien plutôt que cette femelle, qui se fait désirer si long-temps avant la ponte, est la première à se retirer après l'éducation de la famille, et que lorsque le mâle la rencontre après une absence un peu longue, il l'accueille par des caresses d'autant plus vives, même un peu brusques, et que des gens qui n'y regardent pas de si près, auront prises pour de mauvais traitements »57.
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